Le Bain turc
Ingres, Jean-Auguste-Dominique

Des dizaines de femmes turques nues sont assises dans des attitudes variées sur des sofas, dans un intérieur oriental s'organisant autour d'un bassin. Beaucoup de ces baigneuses juste sorties de l'eau s'étirent ou s'assoupissent. D'autres papotent, prennent du café. Au fond une femme danse, au premier plan une autre, vue de dos, joue de la musique avec une sorte de luth, un tchégour. L'érotisme de la toile réside surtout dans la caresse que prodigue une des femmes au sein de sa voisine. Cette toile de 1862 associe donc le motif du nu et le thème de l'Orient, qui étaient chers au peintre depuis plus de cinquante ans. Ils avaient déjà été à l'origine de plusieurs chefs-d'oeuvre dont La Grande Odalisque (musée du Louvre) mais c'est à la fin de sa vie qu'Ingres réalise la toile la plus érotique de son oeuvre. Contrairement à Delacroix, il n'est jamais allé en Orient : il a rêvé cette contrée à partir de lectures et de la vision de gravures. Pour peindre Le Bain turc, il s'est inspiré ainsi des Lettres d'une ambassadrice anglaise en Turquie au XVIIIe siècle, écrites par Lady Montague, femme de l'ambassadeur d'Angleterre à Istanbul. Dans une de ces missives dont Ingres a repris beaucoup de détails, elle raconte en effet sa visite d'un bain réservé aux femmes.

C'est le prince Napoléon qui commanda cette scène de harem à Ingres vers 1848. L'oeuvre fut livrée en 1859 mais rendue peu après au peintre car elle avait choqué l'Impératrice. Le peintre retravailla son tableau jusqu'en 1863, même après l'avoir daté de 1862. Cette peinture ne fut révélée finalement au grand public qu'en 1905 lors de la Rétrospective Ingres au Salon d'automne. Elle enthousiasma alors les peintres les plus novateurs dont Picasso. Chef-d'oeuvre de la vieillesse d'Ingres, cette toile est aussi audacieuse dans le sujet que dans la forme.

Le Bain turc est l'aboutissement des recherches picturales d'Ingres et la synthèse de dessins et peintures exécutés sur le thème de la baigneuse turque depuis 1807. Il reprend en effet des figures de tableaux précédents, notamment La Baigneuse Valpinçon (musée du Louvre), figure de dos qu'il place ici au premier plan avec un instrument de musique. Aucun nu n'a été réalisé d'après un modèle vivant. Cette composition assemble les figures en deux groupes principaux dans un espace profond mais indéfini. Dans le groupe du premier plan règne le jeu des arabesques aux dépens de l'exactitude anatomique et de l'effet de profondeur. Cependant une grande harmonie se dégage de la composition, par exemple le cadre s'accorde avec les courbes de la peinture. Ingres a choisi un cadre circulaire, en tondo, comme dans certains tableaux de Raphaël, un "dieu" pour lui. Il a aussi donné une lumière froide et tamisée à sa toile, ce qui atténue le modelé des figures et contribue à laisser prédominer la ligne.


Source: Musèe du Louvre


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